Profession de foi

« Parce que, soutenir un peuple à notre époque qui doit faire face à l’invasion et à la colonisation, telles qu’elles se pratiquent, hélas depuis la nuit des temps, c’est tout faire pour que ce peuple garde intact, y compris pendant les moment difficiles, y compris quand on cherche à le détruire,  son patrimoine culturel immatériel.

Qu’est-ce que le patrimoine culturel immatériel ?

Contrairement au terme «patrimoine culturel» qui désigne d’habitude le patrimoine matériel, à savoir les monuments, les sites et les chefs-d’œuvre archéologiques et artistiques, le terme de «patrimoine culturel immatériel» est utilisé pour couvrir un ensemble de créations orales, de traditions et de coutumes qui caractérisent un groupe donné et qui restent ancrées dans la mémoire collective et la sensibilité nationale de ce groupe.

Le patrimoine populaire tibétain est le produit de la création du peuple tibétain à travers les âges, toutes catégories et toutes classes confondues, et le résultat du culte, des rites, des cérémonials qu’il a pratiqués, des croyances qu’il a adoptées, des coutumes, des traditions et d’autres formes culturelles spécifiques, intellectuelles ou matérielles, représentant son interaction avec le monde, sa sagesse et son génie créateur au fil du temps, comme la langue, la musique, la poésie, les chants, la danse, les contes, les gestes, les épopées, les chansons, les proverbes, les differentes lignées du bouddhisme, les bijoux, les métiers, la médecine tibétaine, les coutumes et d’autres formes exprimées par la sensibilité collective et son interaction avec les autres cultures comme par exemple la culture indienne, népalaise, himalayenne au sens large, par l’échange, l’interpénétration, la fusion et l’opposition et qui se sont accumulées à travers les générations pour parvenir jusqu’à nous.

Le patrimoine culturel immatériel n’est-ce pas l’âme d’un peuple ? tant que cette âme survit, aucun massacre, aucune invasion ne peut l’exterminer…

A  cet égard, l’histoire du peuple juif est exemplaire pour l’humanité, pas seulement parce que elle démontre, à son détriment, les ressources de sauvagerie qui existent dans la nature humaine, mais aussi parce que elle est symbolique des capacités de regagner une dignité humaine qui a été perdue ou détruite du fait d’autres humains. C’est l’histoire concrète de ce peuple qui fait symbole universel de la résistance à l’esclavage, et à la déshumanisation, peuple qui avait suspendu son identité et sa lutte à sa religion, ses rituels, sa culture et sa langue pour ne pas cesser d’exister. Les traces de l’intrication de l’identité juive avec son patrimoine culturel immatériel sont gravées dans la mémoire de chaque juif errant depuis la dispersion du peuple juif.  La nation juive a vécu une renaissance, presque 2000 après la dispersion de ce peuple à travers le monde, qui a stupéfié le monde. Même si on peut questionner la méthode employée par les nations, reste cet apport à l’humanité : en l’occurrence, la dignité retrouvée, la fin de la soumission, l’arrêt des humiliations subies sans riposte.

C’est donc, pour nous tous, une leçon quant à notre devoir de veiller à la survie du patrimoine culturel immatériel quand un peuple est menacé. Ceci afin que la lumière ne s’éteigne jamais, jusqu’au jour, où à force de persévérance, d’amour, de soutien, de mille petits gestes ainsi accomplis, ce peuple retrouvera le chemin de la liberté. »